Approche économique

La conjoncture économique et sociale de ces dernières années a accentué la nécessité de maîtriser les coûts de construction.
Ce contexte financier a quelque peu modifié les habitudes économiques des maîtres d'ouvrages et des concepteurs.
La maîtrise des coûts est devenue l'un des paramètres les plus fondamentaux de l'acte de construire.
L'économie du projet ne peut être valablement appréhendée que si dès les phases amont des études tous les facteurs influant sur les prix sont intégrés.
Chaque opération comporte, en effet, ses propres particularités qui doivent être analysées aussi bien globalement qu'en détail.
La situation géographique, l'importance, la typologie, l’étalement dans le temps ou la réalisation en plusieurs phases, l'adéquation du mode de dévolution des travaux, la possibilité d'industrialisation et de répétitivité des ouvrages... sont autant d'éléments d'appréciation indispensables pour construire une estimation réaliste. Cette première analyse est associée à une méthodologie de chiffrage adaptée.
En effet, l'estimation d'une opération de logements a peu d'éléments communs avec celle de la réalisation d'un programme complexe d'établissement hospitalier.
Pendant les phases d'étude sommaire ou d'esquisse (parfois même en amont), les choix de parti sont prépondérants alors que l'avancement ne permet pas de mettre en œuvre un chiffrage académique sur la base d'avant métré.
L'utilisation de ratios par secteurs fonctionnels associés à des avant-métrés des ouvrages de clos et couverts et des ouvrages spécifiques, permet d’apprécier dans des temps très courts, le coût d’un projet, de déceler les éléments pénalisant le budget et d’orienter ainsi au mieux le concepteur dans l’optimisation nécessaire d’une opération immobilière.

Cette méthode n'est cependant pas adaptée à un programme de restructuration lourde qui devra faire appel au maximum à des avant-métrés et à des investigations anticipées sur les phases d'étude ultérieures.
Etablir un budget précis et fiable aux différentes phases de l'avancement des études (programme, esquisse, APS, APD, marchés) est important mais apparaît insuffisant.
Une analyse systématique des rendements de surfaces, ainsi que de la volumétrie favorisent une critique constructive des incidences éventuelles de surcoût.
L'expérience des projets montre que l'aspect économique n'est pas dissociable de l'aspect technique.
L'analyse critique d'une solution technique, dans une optique économique ne peut être menée valablement et positivement que par un technicien très expérimenté et pratiquant lui-même la conception de l'ouvrage.
L'avis sur le contenu des spécifications, leur niveau d'exigence, les cohérences techniques aux interfaces et les lacunes éventuelles ne peuvent être valablement formulées que par un spécialiste praticien.
La cohérence des différentes approches, l'optimisation d'ensemble sont des facteurs déterminants du coût. Les méthodes analytiques, fondées sur la comparaison de ratios et grandeurs caractéristiques du projet avec des données de références, permettent de détecter les incohérences "d'assemblage" des coûts. Le dernier facteur de maîtrise du coût est lié à l'organisation des contrats de travaux.
La constitution de lots, la spécification de groupements d'entreprises, la prise en compte des contraintes temporelles et de phasages, ainsi que l'anticipation des méthodes de chantier doivent faire l'objet d'une réflexion tactique visant à valoriser le mode de réalisation de l'ouvrage. L’ensemble des méthodes ci-avant s’appuie sur une synthèse systématique des prix, obtenus sur de nombreux appels d’offres ainsi que sur une maîtrise des méthodologies communes de chiffrage des entreprises.